Motaro

Parmi la mosaïque des cépages autochtones italiens, certains restent dans l’ombre malgré leur richesse et leur potentiel. Le Motaro fait partie de ces pépites confidentielles, jalousement conservées dans le sud de l’Italie. Encore très peu cultivé et rarement vinifié seul, ce cépage rouge donne naissance à des vins charpentés, profonds, marqués par leur terroir et leur sincérité. Pour les amateurs de vins authentiques, le Motaro est une découverte captivante. 

Origine  

Le Motaro serait originaire de régions rurales du sud de l’Italie, plus précisément de Calabre et des Pouilles. Ce cépage ancien a longtemps été cultivé en secret, souvent pour une consommation familiale ou utilisé discrètement dans des assemblages rustiques. Il fait aujourd’hui l’objet d’un regain d’intérêt de la part de vignerons passionnés, soucieux de préserver le patrimoine ampélographique local. 

Les terroirs les plus adaptés à la culture du Motaro sont généralement des sols pauvres, bien drainés, comme les schistes, l’argile rouge ou les terres calcaires typiques du sud. Grâce au climat chaud et sec de ces régions, ce cépage tardif atteint sa maturité optimale, essentielle à l’expression complète de sa matière et de sa structure. Ce sont précisément ces conditions extrêmes qui façonnent des vins puissants et racés, à forte personnalité. 

D’un point de vue viticole, le Motaro est un cépage exigeant, mais gratifiant. Il produit de petites baies noires, sphériques, à la peau épaisse et très riche en anthocyanes – des pigments naturels qui donnent aux vins leur teinte sombre et profonde. Il nécessite un été long pour atteindre la maturité phénolique et préfère une taille courte avec un rendement naturellement modéré. Résistant à la sécheresse, il s’adapte bien aux aléas climatiques du sud de la péninsule. 

Les Grandes Expressions du Motaro à Travers le Monde et Leurs Caractéristiques 

Aujourd’hui encore, le Motaro est très peu cultivé hors de l’Italie, ce qui rend chaque cuvée d’autant plus précieuse. Dans ses terres natales, il se révèle sous différents styles, selon la philosophie du vigneron et le type d’élevage. 

Lorsqu’il est vinifié en cuve inox, le Motaro exprime une dimension plus fruitée et vibrante, avec des notes intenses de cerise noire, de mûre sauvage et une belle fraîcheur. Mais c’est lorsqu’il passe par le bois – barriques ou foudres – ou même des amphores, qu’il dévoile tout son potentiel : structure ample, tanins fondus mais présents, arômes secondaires de cuir, de tabac blond, parfois de poivre doux ou de garrigue. En bouche, la matière est dense, la texture enveloppante, et la finale, persistante, prolonge la dégustation sur des notes d’épices et de fruits noirs confits. 

Ce cépage, encore marginal à l’échelle internationale, offre pourtant une signature olfactive et gustative bien à lui, loin des standards mondialisés. Il séduit par son équilibre entre puissance et rusticité élégante, ce qui le rend passionnant pour les amateurs curieux de diversité. 

Le Prix du Motaro  

Le Motaro n’est pas un vin de grande distribution. Sa rareté et sa faible production en font un produit confidentiel, distribué en petites quantités par des domaines souvent familiaux. Pourtant, son prix reste accessible au regard de sa qualité et de son authenticité. 

Les cuvées les plus jeunes, souvent vinifiées sans élevage prolongé, sont disponibles entre 15 et 25 euros. Elles offrent une belle introduction au cépage, avec une approche fruitée et généreuse. 

Pour les cuvées élevées en fût, issues de vieilles vignes ou travaillées en vin nature, les prix s’échelonnent entre 30 et 50 euros, selon la complexité du travail en cave et en vigne. On y trouve des vins de garde ou des profils plus singuliers, parfois élevés en amphore, révélant un Motaro pur, nu, dans toute son intensité. 

Enfin, certaines cuvées prestige, en appellation IGP ou Riserva, peuvent atteindre 60 à 80 euros, en particulier lorsqu’elles sont issues de micro-parcelles ou d’assemblages avec d’autres cépages autochtones comme le Nero di Troia. Ces bouteilles deviennent des objets de collection pour les passionnés de cépages rares. 

Les Accords Mets & Vins avec le Motaro 

Vin de caractère, le Motaro est fait pour la table. Sa puissance, sa structure tannique et sa profondeur en font un excellent partenaire des plats riches et généreux, tout particulièrement de la cuisine méditerranéenne. 

Il excelle avec les viandes rouges grillées, comme une côte de bœuf, une entrecôte au poivre ou un gigot d’agneau rôti. Sa structure tannique adoucit les chairs et en prolonge les arômes. Il se marie également très bien avec les plats mijotés, notamment en hiver : daube provençale, osso buco, pot-au-feu ou ragoûts de gibier. 

Les fromages affinés trouvent en lui un partenaire de choix, en particulier les fromages italiens à pâte dure comme le pecorino, le caciocavallo ou un parmesan vieux. Et pour les amoureux de la dolce vita, un accord simple mais irrésistible : le Motaro avec une pizza napolitaine garnie de charcuteries ou de légumes grillés. L’alchimie entre la générosité des saveurs et la force du vin est remarquable. 

Pour une dégustation optimale, on recommande de servir le Motaro entre 16 et 18 °C. Un carafage de 30 à 60 minutes avant service est idéal pour libérer ses arômes et affiner ses tanins. 

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter notre liste des cépages !